Alors que tous les professionnels de santé sont sur le pied de guerre depuis le début de l'épidémie, les pharmaciens et pharmaciennes ne sont pas en reste. Que se soit pour promulguer conseils ou informations, ils sont nos interlocuteurs privilégiés dans cette crise sanitaire ! On fait le point pour vous sur les services que vous pouvez trouver dans votre pharmacie et parapharmacie pour lutter contre le virus !
Les tests de dépistage du coronavirus
Peut-on effectuer les tests en pharmacie ?
A contrario du test PCR qui s'effectue dans des centres de dépistages, le test antigénique peut s'effectuer en pharmacie ou dans les parapharmacies par un pharmacien diplômé d'état. Avant le 16 octobre 2020, les tests antigéniques n'étaient réalisables que par les médecins et infirmiers diplômés d'État. Leur administration a été étendue à certains professionnels de santé notamment les sages-femmes, les masseurs-kinésithérapeutes, les chirurgiens-dentistes ainsi que les pharmaciens. Les préparateurs en pharmacie sont également habilités à effectuer les tests antigéniques sous le contrôle du pharmacien. Attention, les tests antigéniques ne sont pas réalisés dans toutes les pharmacies. Cela reste au bon vouloir du pharmacien et est conditionné par une formation spécifique dispensée par un médecin ou un infirmier diplômé d'État. Pour faire ce test, vous n'avez pas besoin d'ordonnance du médecin et aucune avance de frais ne vous sera demandée. Tout comme le test PCR, il est remboursé à 60% par l’Assurance Maladie et le reste à charge par votre mutuelle ou par la CMU-C.
Quelle est la différence entre un test antigénique et un test PCR ?
Contrairement au test PCR qui recherche du matériel génétique du virus par des techniques, le test antigénique recherche des antigènes qui sont des protéines produites par le virus. Les deux tests sont des tests nasopharyngés, ils s'effectuent via un écouvillon (une sorte de long coton tige) avec lequel le pharmacien va prélever des cellules nasales profondes. Les résultats d'un test antigénique sont beaucoup plus rapides que ceux d'un test PCR. Vous aurez un résultat après seulement 15 à 30 minutes contre 24 heures et parfois plus pour le test PCR. Par contre, le test antigénique est moins sensible qu’un test PCR. Il est capable de détecter le virus uniquement au moment où la charge virale est la plus élevée, c'est-à dire au moment où la personne est contagieuse. Un test antigénique ne détectera pas une infection débutante par exemple et ne décèlera pas si l’organisme a déjà contracté le virus. Néanmoins, la rapidité du test contrebalance son manque de sensibilité. Ainsi, il a un impact positif sur la lutte contre l'épidémie. Le test sérologique quant à lui est un test sanguin capable de détecter la présence d'anticorps. Il vous indiquera si vous avez déjà été en contact avec le virus.
Quand faire un test antigénique ?
Le test antigénique est destiné prioritairement aux personnes symptomatiques et seulement si l'apparition de leurs symptômes ne date pas de plus de 4 jours. Sinon, il leur est conseillé de faire plutôt un test PCR en raison de la faible sensibilité du test antigénique. Le test antigénique est également préconisé pour les personnes asymptomatiques qui sont des cas contact détectés isolément ou au sein d’un cluster. Si le cas contact vit dans le même foyer que la personne contaminée, le test doit être fait sous 24h. Si le cas contact ne vit pas avec cette personne, le test doit être fait 7 jours après le dernier contact avec la personne contaminée. Le pharmacien volontaire peut réaliser les tests antigéniques et il est le seul à pouvoir vous délivrer le résultat. Si vous êtes positif, vous devez vous isoler immédiatement et prendre contact avec votre médecin traitant qui vous donnera les recommandations sanitaires. Vous devrez dresser une liste de cas contacts qui sera recueillie par l'Assurance Maladie. Vous pouvez également vous déclarer positif sur l'application TousAntiCovid grâce à un code fourni par le professionnel de santé qui a réalisé votre test. Si le test est négatif, les personnes testées qui sont âgées ou qui présentent des risques de développer des cas graves de la maladie sont tout de même invitées à confirmer ce résultat par un test PCR. Les personnes ne présentant aucun risque doivent continuer à respecter les gestes barrières tout en surveillant d'éventuels symptômes.
A propos des vaccins contre la Covid 19
Pourra-t'on se faire vacciner en pharmacie ?
Si pour l’instant la priorité est de vacciner les populations à risque,
il est possible que dès le printemps, lorsque les vaccins seront accessibles à tous, différents professionnels de santé soient sollicités, notamment les pharmaciens. Le président des syndicats des pharmaciens d’officine à rappelé que les pharmaciens sont aptes à administrer le vaccin et qu’il sont en mesure de venir, par leur travail, complémenter celui des médecins dans la lutte contre le coronavirus.
Pour l’instant, les vaccins sont distribués dans des centres de vaccination (hôpitaux, cliniques, médecine du travail…) et vous pouvez d’ores et déjà trouver le centre de vaccination ou le site de dépistage le plus proche de chez vous sur le site
sante.fr
Quand pourra t'on se faire vacciner ?
Seulement 1 ans après la découverte du SARS cov 2 le virus responsable de la maladie de la covid 19, plusieurs vaccins ont été développés. Une telle rapidité est une première mondiale pour un vaccin qui a pu bénéficier d'une recherche accélérée grâce aux connaissances déjà acquises sur d'autres types de coronavirus. La campagne de vaccination française à débuté le 27 décembre en France en Seine Saint Denis où le virus a été particulièrement virulent. Elle s'étend petit à petit aux 7 000 Ehpad français et aux 600 centres de vaccination qui vont être ouverts d'ici à fin janvier. Les premières populations vaccinées sont bien sûr les résidents d'Ehpad ainsi que les professionnels de santé âgés d’au moins 50 ans. La campagne de vaccination s'étendra ensuite progressivement, selon les recommandations de la Haute Autorité de Santé, pour les personnes les plus à risque. Le vaccin sera disponible pour toutes les personnes de plus de 18 ans souhaitant se faire vacciner à partir du printemps. Pour le moment en France, c'est le vaccin Pfizer-bioNTech qui est commercialisé et administré. Le vaccin Moderna a été autorisé pour une mise sur le marché français dès le 11 janvier 2021. Quant au vaccin AstraZeneca, il ne sera pas commercialisé dans l'Union européenne avant la fin du mois de janvier.
Quelles sont les différences entre les vaccins ?
Les vaccins Pfizer-bioNTech et Moderna, à ARN messager
La forme traditionnelle d'un vaccin consiste à administrer un virus non pathogène ou inactivé par traitement chimique. Ainsi au contact du virus, le système immunitaire sera préparé à lutter contre la maladie. C'est le cas par exemple du vaccin contre la rubéole, les oreillons, le tétanos ou encore la coqueluche. Mais ces vaccins demandent une grande quantité de virus et sont longs à fabriquer. Pour le SARS-Cov-2, les laboratoires ont opté pour d'autres stratégies. Le vaccin Pfizer-bioNTech ainsi que le Moderna sont des vaccins dits à ARN messager. L'ARN est un support par lequel l'information génétique peut sortir du noyau pour se traduire en protéine. Il est le messager de l'information génétique. L'objectif de ces vaccins est similaire aux vaccins plus traditionnels ; il s'agit d'entraîner le corps humain à reconnaître des protéines créées par la présence de l'ARN du virus dans le corps et cela afin d’être mieux armé pour le combattre. C'est une technologie récente, sûre et relativement peu coûteuse. Rassurez-vous ! L'ARN ne peut pas entrer en contact avec notre ADN car tous les processus biologiques que subit l'ARN injecté ont lieu dans le cytoplasme des cellules, et non dans le noyau où est refermé l'ADN.
Les vaccins Pfizer-bioNTech et Moderna se ressemblent beaucoup mis à part que le premier est deux fois plus concentré en ARN que le second. Selon les résultats cliniques, les deux vaccins sont globalement aussi efficaces sur toutes les tranches de population. Néanmoins le vaccin Pfizer-bioNTech est plus efficace sur les personnes de plus de 65 ans qui sont protégés à 94% contre le virus au lieu de 86% pour le Moderna. L'avantage du Moderna réside dans le fait qu'il nécessite une organisation logistique moins complexe, puisqu'il peut être conservé à - 20 °C pendant le transport, contre - 71 °C pour celui de Pfizer. Après décongelation, le moderna peut se conservé 30 jours entre 2 et 8 degrés, alors que le vaccin Pfizer-BioNTech est limité à cinq jours.
AstraZeneca, le vaccin à vecteur viraux
Quant au vaccin AstraZeneca, c'est un vaccin à protéines virales. Les pointes sur la surface du virus appelées des spicules sont en fait des protéines virales qui sont isolées, reproduites et administrées sous forme de vaccin. Ce vaccin prend comme support un autre virus, un adénovirus de chimpanzé (inoffensif pour l’homme) afin d’inoculer les dites protéines dans l’organisme. Sa mise en œuvre logistique est beaucoup plus simple puisqu’il peut être conservé au réfrigérateur entre 2 et 8°C, durant le transport jusqu'à l'injection, il pourra donc facilement être administré dans les officines dans le futur. Il coûte moins cher que les deux autres (5 fois moins cher que le vaccin Pfizer-bioNTech et 8 fois moins cher que le Moderna) mais son efficacité peine pour l’instant à atteindre celle des vaccins Pfizer-bioNTech et Moderna. Néanmoins, selon les études en cours, son efficacité serait équivalente aux deux autres vaccins après la seconde injection. Ces résultats sont actuellement à l'étude pour une prochaine autorisation de mise sur le marché européen.